Le rêve Américain

PREMIÈRE SEMAINE À LOS ANGELES!

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Ça y est j’y suis!

J’ai franchi toutes les étapes nécessaires pour atteindre le Grand Ouest et j’avais bien cru ne jamais y arriver. Le mois dernier fut intense en émotions. J’ai vécu des expériences magnifiques, et puis des peurs lointaines mêlées d’angoisses ont surgi de je ne sais où, tentant d’entraver mon départ.

Je me suis envolée le jour où les autorités françaises ont évacué les migrants de Calais, le 1er Mars 2016. Aujourd’hui j’ai le statut d’immigrée. Le traitement que je reçois est cependant tout autre que ces millions de personnes qui tentent tout naturellement de fuir l’atrocité des guerres. Mon visa je l’ai gagné à la loterie et n’ai rien d’autre à fuir que la honte de vivre dans un monde tel que celui-ci. Je suis une immigrée ayant le sentiment d’être en exil et à la fois désertrice des flammes qui commencent à envahir mon pays.

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C’était moins une!

Étonnamment l’étape la plus difficile de mon voyage n’aura pas été d’entrer aux Etats-Unis mais de quitter mon propre pays! Les agents de la compagnie aérienne voulaient davantage de documents que l’ambassade américaine m’avait remis. N’ayant pas de billet de retour et avec un visa qui allait expirer dans 7 jours, la bureaucratie française voulait être certaine que j’étais bien en règle. Par chance j’ai retrouvé la facture de mon visa qui mentionnait qu’une green card m’attendait désormais outre-Atlantique. Sans ça, bye bye le rêve américain et merci la bureaucratie française!

Au bureau d’immigration Américain:

_ Qu’est ce qui vous amène en Amérique?

_ J’ai gagné la green card!

_ Oh, c’est toi la chanceuse, félicitations et bienvenue aux Etats-Unis!

Voilà, on ne me posera pas plus de questions que ça.

De la beauté des Collines de Silver Lake aux dures réalités.

Mes premières nuits je les passe en haut des collines du quartier de Silver Lake. La vue est magnifique, tout est calme, coloré de fleurs fraîchement sorties de leurs bourgeons, un vrai petit coin de paradis que mes hôtesses m’avaient réservé : Lu et sa fille Marilou que je rencontre pour la première fois.

Le lendemain Lu me conduit en ville pour m’aider à obtenir un numéro de téléphone, un compte en banque et mon numéro de sécurité sociale. Nous avons tout bouclé avant la fin de la matinée, me voilà carte bleue en main prêt à l’usage, avec un nouveau numéro de téléphone et tous les papiers en règle pour l’obtention de ma carte de sécu. En France il m’aurait fallu au moins 1 mois si ce n’est pas plus pour obtenir tout ça. J’ai le sentiment d’être la jeune femme la plus chanceuse du monde, avec des anges gardiens tout autour de moi.

Je décide le lendemain d’explorer seule les environs, et l’enfer semble à deux pas du pâté de maisons. À pieds l’environnement est tout autre, un homme gît au milieu du trottoir et je n’oserai pas aller vérifier s’il respire encore. Plus loin une femme et son enfant promènent leur chien, je me demande alors à la vue de cet homme ce que pourrait bien répondre cette mère, aux questions de son enfant. Ici, tout semble pouvoir aller très vite. Obtenir une carte bleue en moins de 24 heures après être arrivée au pays en dit long sur son fonctionnement. C’est à nos pieds que se disperse dans la ville le camp de réfugiés et c’est à chaque regard croisé que les flammes de Calais viennent me brûler.

Rattrapée par cette dure réalité je tente de me distraire en lisant LA Yoga magazine. Mais voilà que l’article sur lequel je tombe explique comment respirer en comparant le processus à du shopping! Désabusée, je prends conscience qu’il va pourtant bientôt falloir que je choisisse un camp et une attitude à adopter. The Wander Woman à du mal à vivre dans ces réalités qui n’ont pas de sens, et de ce fait n’éprouve aucune envie de créer ou de partager ne serait-ce qu’une seule photo.

 

Je ne laisserai pas le système me brimer et ses conséquences me déprimer.

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Je me souviens du jour où il m’a fallu ouvrir mon premier compte en banque. J’étais déprimée à l’idée de savoir que je faisais à mon tour partie de ceux qui finançaient les guerres. Mais comment faire sans? Je découvre il y a quelques jours l’histoire de Taavet Hinriks (le premier employé de Skype) et Kristo Käärmann, les fondateurs de Transferwise, un service en ligne qui permet d’échanger des devises, et de ce fait nous évite de payer les banques des frais de transfert. Je vous laisse découvrir le principe par vous-même.

Ce que j’essaye de dire à travers cet exemple c’est que je ne laisserai pas le système me brimer et ses conséquences me déprimer. Malgré les dures réalités qui nous entourent, il est de notre responsabilité de créer à notre échelle individuelle, des alternatives, les plus petites qu’elles soient, en se donnant les moyens d’exaucer nos rêves et aspirations, comme l’ont fait ces deux hommes.

Leur audace m’a mis du baume au cœur pour ne serait-ce que vous sourire à tous qui me lisez. Et ce genre d’échange invisible de bonheur n’a pas de prix, alors merci à vous pour toujours me soutenir. Il m’a fallu ces derniers temps prendre un peu de distance mais je suis là heureuse et amoureuse de mon nouveau chez moi. Los Angeles est parsemé de nature Indienne qui colore les buildings. On m’avait décrit ces habitants comme étant paresseux, égoïstes et vains. Je n’ai pourtant été portée jusqu’à maintenant que par de la générosité, de l’attention et de l’entraide, reçue d’inconnus qui ont simplement fait le choix de ne pas avoir peur de l’échange en m’accueillant chez eux.

Et pour la petite anecdote, j’apprendrai plus tard que mes hôtes ne sont en fait pas tout à fait inconnus. Le compagnon de Lu que je n’ai pas encore pu rencontrer a reçu le prix d’Académie nationale des Arts et des Sciences (Grammy Award) pour la production du vidéo clip de Pharrell Williams “HAPPY”

 

HAPPY


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The Wander Woman

Une carrière de directrice artistique à Londres, et puis de photographe. Barbara quitte tout pour vivre dans un van aménagé et réaliser “LE COEUR DE FRANCE EN 80 JOURS”. Et puis elle gagne la green card à la loterie! Là voilà maintenant à Los Angeles sans trop savoir ce qu’y l’attend appart l’envie de concrétiser ses rêves.

Qui m’aime me suive!

 

7 thoughts on “PREMIÈRE SEMAINE À LOS ANGELES!

  1. Ben, faut pas exagérer quand même, Marilou et moi t’avons attendue pratiquement à ta descente d’avion ! 🙂

  2. Genial…cousine que d’aventure…régal toi… un de tes cousins de France…gros bisou…..Pascal.

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