L’ACTE CRÉATIF M’AIDE À ME DÉLIVRER DE MON OBSESSION À LA NOURRITURE. COMMENT APPRENDRE À ECOUTER NOS VERITABLES BESOINS?
Dévoiler son âge est devenu aussi tabou que de révéler son poids ou le montant de son salaire annuel. J’ai toujours été fière de prendre un an de plus, d’avancer vers la sagesse. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je célèbre aujourd’hui mes 34 ans. Cependant malgré toutes les années d’apprentissage il y a ces mêmes erreurs que l’on persiste à répéter, celles qui on le sait pourtant nous détruisent et nous empêche de progresser.
Einstein disait : “La folie, c’est de faire la même chose à répétition et s’attendre à ce que les résultats soient différents.”
Et oui, nous sommes donc tous fou. Ma folie? Trop manger. Pas besoin d’être en surpoids pour être obsédée par la nourriture. Comme un droguer je pense à mon fixe tout au long de la journée, jusqu’à ce que le vide émotionnel, superficiellement comblé, m’abrutisse. La prise de poids me fatigue, me démotive, et ralentit ma course vers laquelle j’aspire. Un cercle vicieux qu’il est difficile de briser.
Comment transformer l’erreur, cette obsession qui nous fait du mal, et qui n’est autre qu’une simple action inconsciente du quotidien, en un véritable moyen d’accès à cet être de talent que nous sommes? Voilà ce que je considère être le challenge de notre vie.
Mon dernier régime date de l’adolescence, je me pesais 2 fois par jour tous les jours. Aujourd’hui c’est plus un mode de vie que j’essaye d’instaurer. L’obstacle majeur c’est de manger différemment des autres, à des heures différentes, dans des quantités différentes et devoir entendre les critiques de mon entourage qui ne sont autres que les peurs d’un inconscient collectifs craignant de devoir à leur tour se prendre en charge individuellement. Il y a pour moi, autant de manière de manger qu’il y a d’individu. Mais il est bien plus réconfortant de suivre le mouvement, de se plaindre ensemble que d’apprendre à être à l’écoute de ses véritables besoins. Ensuite c’est le combat quotidien que l’on mène avec soit même et toutes ces excuses qui viennent nous séduire, nous tromper et nous convaincre de commettre les mêmes erreurs du passé, et ainsi nous éloigner du notre réel potentiel.
Les piques de cette rolla costa s’atténuent d’années en années. Et pourtant, malgré la promesse que je m’étais faite depuis plusieurs années, je remonte aujourd’hui sur cette balance du jugement dernier et découvre un poids encore jamais atteint, 72kg. Un peu près 10 -15 kilos pris en 2 – 3 mois. Qu’est ce que cela veut bien vouloir dire? Pas grande chose. Je commence à comprendre que ces chiffres maudits ne sont ni le reflet d’une quelconque réussite ni d’un quelconque échec. Le fait que mon esprit se libère de plus en plus pour laisser place à l’acte photographique, et à l’envie de partager mes expériences avec les autres, est un progrès certain, celui-ci non mesurable. Je peux être de ce fait seule juge de mon avancée.
Il me faut cependant encore apprendre à être à l’écoute de mon âme, gourmande de toutes ces expériences du partage. La nourriture n’est qu’un carburant, une source d’énergie que j’essaye de canaliser en acte créatif. La route est encore longue mais mes erreurs sont un formidable signal d’alarme pour m‘indiquer que je me trompe de direction. Je vais une fois de plus devoir réaffirmer mes priorités, faire face à mes peurs et canaliser le surplus d’énergie emmagasiner en reprenant très vite la route de la liberté. Mon âme créatrice a faim.
The Wander Woman
J’abandonne tout pour faire le tour de l’Europe dans mon van aménagé,
tout en photographiant et en partageant les histoires des gens que je rencontre.